Ptelea Trifoliata – Orme De Samarie

Le Ptelea trifoliata, également appelé Orme de Samarie est une essence nord-américaines peu connue et peu plantée dans nos jardins européens, en dépit de ses capacités d’adaptation assez remarquables. Cet arbuste ou petit arbre n’est pas un orme, mais un cousin du citronnier, tout comme le Poncirus trifoliata et l’Oranger du Mexique, avec lesquels il partage un feuillage très aromatique. Sa floraison printanière, discrète, est aussi odorante que mellifère, elle laisse place à des grappes de fruits ailés  qui ressemblent à ceux de l’orme et restent décoratifs jusque tard en saison. Son feuillage trifolié, d’un beau vert foncé, prend une teinte jaune d’or éclatante en automne. Si le Ptelea n’est pas spectaculaire, il est utile pour végétaliser les endroits difficiles. Cet arbuste sans exigences représente aussi une bonne source de nourriture pour les abeilles et la petite faune du jardin. 

 

Le Ptelea trifoliata, de la famille des rutacées, est originaire d’une vaste zone couvrant l’est de l’Amérique du Nord, du Mexique aux États-Unis et au Québec. Dans la nature, on le retrouve souvent ancré dans les coteaux rocheux des zones montagneuses, sur des sols peu profonds où il développe des racines épaisses.

L’orme de Samarie développe plusieurs troncs minces et tordus, il montre un port globalement ouvert et une couronne clairsemée et large soutenue par des branches dressées et entrelacées. Il s’agit d’un grand arbuste ou petit arbre très rustique, de croissance lente, qui atteindra environ 6 m de hauteur pour 4 m d’envergure, selon les conditions de culture. L’écorce qui couvre le tronc et les rameaux est d’abord lisse et de couleur brun-rouge, elle devient plus grise, prend une apparence légèrement cannelée et s’exfolie avec le temps. Les rameaux portent un feuillage très fourni, caduc, qui tombe tardivement en automne et se développe tardivement au printemps. Lorsqu’il est froissé, il dégage un arôme de musc et de citron, qui peut déplaire.  Les feuilles, de texture un peu molle, mesurant 6 à 15 cm de long, sont découpées en 3 lobes ovales à pointe effilée. Elles sont d’un vert assez foncé, lustré sur le dessus. Le feuillage, avant de tomber, devient jaune d’or.

Le Ptelea trifoliata offre une floraison discrète en avril, les bouquets de petites fleurs en étoiles blanc-crème à vert pistache, larges de 1 à 2 cm, apparaissent parmi les feuilles. Intensément nectarifères, elles dégagent un parfum capiteux qui rappelle le chèvrefeuille, plus perceptible à la tombée du jour, plus ou moins apprécié par les humains. Aux fleurs succèdent en fin d’été de généreuses grappes de petites noix, dont chacune est entourée d’une membranne ovale beige, de 2 à 2.5 cm de diamètre et de texture papyracée. Dispersés par le vent, ils sont appréciés par de nombreux oiseaux et petits mammifères. Ces fruits, également aromatiques,  peuvent remplacer le houblon dans la fabrication de la bière. 

 

L’Orme de Samarie a toute sa place dans un jardin qui laisse une place à la nature. Loin des floraisons extravagantes et des feuillages plantureux, il apporte en toute simplicité ses fleurs et fruits de plante sauvage, accompagnés de leur cortège de vie au jardin. Il est précieux dans les zones difficiles à végétaliser, en terre rocheuse et dans les zones un peu trop ombragées, délaissées par les autres arbustes. S’il apprécie le soleil et les sols frais qui lui apportent davantage de luxuriance, il est capable de supporter la sécheresse estivale une fois bien établi, installé dans une terre un peu profonde. On peut le placer non loin de la maison si l’on goûte son parfum, ou bien dans une haie champêtre, un massif d’arbustes. Il s’associera par exemple à des petits érables (Acer campestre, monspessulanum, griseum), au Poncirus trifoliata, à l’arbre à miel (Tetradium danielii), aux Cotinus et aux fusains caducs, tout aussi faciles à cultiver. Son développement très lent lui permet d’entrer dans les jardins de taille modeste.

L’Orme de Samarie est aussi une plante médicinale, utilisée dans la pharmacopée traditionnelle des amérindiens.