La Cyathea dealbata, si elle est moins connue que la Cyathea cooperii, est peut-ĂŞtre la plus belle fougère arborescente de Nouvelle-ZĂ©lande. Cette espèce parĂ©e de grandes frondes Ă revers argentĂ© capables, paraĂ®t-il, de montrer leur chemin aux Maoris* Ă la lumière pâle de la lune, porte admirablement son nom de fougère argentĂ©e. L’Ă©lĂ©gante dresse un faux tronc (stipe) sombre et porte une opulente couronne de grandes frondes que l’on a choisies pour orner le maillot officiel de l’Ă©quipe de Nouvelle-ZĂ©lande de rugby Ă XV, les cĂ©lèbres All Blacks. Composant Ă elle seule un dĂ©cor exotique, elle trouvera sa place sur une terrasse mi-ombragĂ©e tout au long de la belle saison et constituera une pièce maĂ®tresse pour la vĂ©randa en hiver, toujours en lumière tamisĂ©e. La culture de cette merveilleuse crĂ©ature vĂ©gĂ©tale nĂ©cessite un certain savoir-faire.
La Cyathea dealbata appartient Ă la grande famille des CyathacĂ©es dont les membres peuplent les rĂ©gions tropicales et subtropicales humides de l’hĂ©misphère Sud. Il s’agit d’une espèce de climat tempĂ©rĂ© chaud et humide qui ne supporte que de faibles et brèves gelĂ©es en situation abritĂ©e. Les frondes seront « brĂ»lĂ©es » dès -4°C, le tronc ne survivra pas en-dessous de -8°C. Dans la nature, cette fougère trouve un climat constant toute l’annĂ©e, caractĂ©risĂ© par une pluviomĂ©trie rĂ©gulière et très importante et une tempĂ©rature qui ne varie de façon saisonnière que de 10 Ă 18°C, 15 Ă 20°C ou 18 Ă 25°C. Elle croĂ®t Ă mi-ombre, dans des sols lessivĂ©s acides, frais, lĂ©gers, pauvres en matière organique mais assez riches en minĂ©raux.
La plante montre une croissance plutĂ´t lente, du moins au dĂ©but, mĂŞme en serre tempĂ©rĂ©e chaude. Elle dĂ©veloppe un stipe assez Ă©pais (20 Ă 40 cm de diamètre) qui pourra atteindre 4 Ă 5 m de hauteur. Ce faux tronc est en rĂ©alitĂ© constituĂ© par un assemblage de rhizomes entremĂŞlĂ©s recouverts de racines adventives sèches et des vestiges bruns, Ă©cailleux et papyracĂ©s des pĂ©tioles des anciennes feuilles. La base des feuilles, appelĂ©es frondes, est Ă©galement couverte d’Ă©cailles brunes qui leur confère une allure de pelage grossier. Le pĂ©tiole est quant Ă lui de couleur argentĂ©e. Les jeunes frondes enroulĂ©es, appelĂ©es crosses, sont aussi Ă©cailleuses, elles se dĂ©ploient en grandes frondes mesurant 2 Ă 3 m de longueur, finement dĂ©coupĂ©es, de couleur vert clair. Le revers des frondes matures, âgĂ©es de plus de 1 an, est de couleur argentĂ©. Elles sont produites en partie haute du stipe, les unes après les autres, sans interruption si la plante est maintenue au-dessus de +10°C. Chacune est traversĂ©es par un rachis de couleur argentĂ©. Les frondes sont persistantes et ont chacune une durĂ©e de vie moyenne de 2 ans lorsque les gelĂ©es ne sont pas trop fortes.Â
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Les fougères arborescentes ne sont pas rĂ©putĂ©es pour leur grande rusticitĂ©, et le Cyathea dealbata ne fait pas exception Ă la règle. La meilleure solution consiste Ă la cultiver dans un grand pot Ă rentrer l’hiver dans une vĂ©randa maintenue hors gel ou très peu chauffĂ©e. Outre sa faible rĂ©sistance au froid, cette fougère arborescente ne se plaĂ®t que dans l’atmosphère tamisĂ©e et humide d’un sous bois et dans un sol lĂ©ger, frais, sans trace de calcaire. Sa culture en pleine terre est donc Ă rĂ©server aux zones les plus clĂ©mentes du littoral atlantique, doux et humide. Il semble que les sujets âgĂ©s apprĂ©cient le soleil, ce qui est très rare chez les fougères.
*Les Maoris s’aidaient des frondes de la ‘Silver Fern’ pour retrouver leur chemin dans la forĂŞt lors des nuits de pleine lune: comme le petit poucet, ils disposaient Ă intrevalles rĂ©guliers ses feuilles retournĂ©es. car leurs Ă©cailles argentĂ©es reflĂ©tent la lumière.Â
Les Fougères arborescentes magnifiquement représentées par la Dicksonia antarctica, l’espèce la plus rustique du genre, sont parfaites pour créer une ambiance exotique dépaysante. Avec leur tronc brun fibreux on les surnomme parfois « arbre fougère » ou plutôt « Palmier fougère » et c’est vrai qu’elles ont l’allure d’un palmier un peu particulier !
Ces fougères géantes originaires des zones tropicales à sub-tropicales, ou de forêts pluviales tempérées, apprécient les climats océaniques, les jardins abrités des villes, ou bénéficiant de microclimats. Leur culture nécessite un certain savoir-faire : elles ne se plaisent pour bien prospérer que dans les atmosphères tamisées et humides en permanence, bien abritées des vents desséchants.
Sur de courtes périodes, les plus rustiques, à l’instar de Dicksonia antartica et Dicksonia fibrosa, peuvent résister au froid jusqu’à -7 à -10°C, voire un peu plus avec protection. Les autres espèces ont une rusticité maximale de -5 à -7°C. Dans les régions les moins clémentes de notre pays, on les cultivera en bac à rentrer l’hiver dans une véranda maintenue hors gel ou très peu chauffée.
Découvrez nos conseils pour bien cultiver ces superbes plantes au charme tropical !

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